30 mai 2012

Robert Schuman, père de l'Europe

 Merci beaucoup pour ces explications à Chantal Auvray et Pascale Clamens !

Robert Schuman, "père de l’Europe"
Robert Schuman est né en 1886 au Luxembourg. Après ses études de droit, il s'installe comme avocat à Metz en 1912. Il est élu député de la Moselle en 1919. Arrêté par les nazis pendant la Seconde Guerre mondiale, il parvient à s'évader et entre dans la clandestinité. En 1946, il devient ministre des Finances. En 1947, il est président du Conseil, puis ministre des Affaires étrangères de 1948 à 1952 et garde des sceaux en 1955
Chrétien et homme politique
Robert Schuman n’a pas suivi une ambition personnelle. C’est l’évêque de Metz, Mgr Benzler, un allemand, qui, au lendemain de la Première Guerre mondiale, l’engagea à entrer en politique pour défendre les intérêts des catholiques lorrains au sein d’une république réputée anticléricale.
Il s’acquittait de ses tâches comme d’un apostolat, note André Philip, député socialiste et plusieurs fois membre de gouvernement de la IVe République : « Ce qui m’a frappé en lui, c’était le rayonnement de sa vie intérieure ; on était devant un homme consacré... d’une totale sincérité et humilité intellectuelle, qui ne cherchait qu’à servir, là et au moment où il se sentait appelé... Il restera dans la mémoire de ceux qui l’ont connu comme le type du vrai démocrate, imaginatif et créateur, combatif dans sa douceur, toujours respectueux de l’homme, fidèle à une vocation intime qui donnait sens à sa vie. »
Pour une Europe réconciliée et communautaire
Au lendemain de la 2nde Guerre Mondiale, Jean Monnet évoque avec lui le projet d’initier une fédération européenne ; il s’agit de faire de l’Allemagne une alliée.
Ce projet, Schuman le nourrissait en lui depuis longtemps. Entre 1941 et 1943, il avait évoqué, à plusieurs reprises, devant des interlocuteurs stupéfaits, la nécessité de construire au lendemain de la guerre une réalité politique nouvelle qui lierait les nations européennes par leurs intérêts, et non plus  seulement par des paroles et des pactes. La France et l’Allemagne, affirmait-il, devraient en être les  moteurs. Ainsi, à un moment où les armées nazies écrasaient encore l’Europe par leurs victoires en série, Robert Schuman portait déjà en lui l’image d’une Europe réconciliée et communautaire.
Le 9 mai 1950, Robert Schuman a l’audace, lui, le Lorrain, de proposer de placer la production franco-allemande de charbon et d’acier sous une Haute autorité dans une organisation ouverte à la participation des autres états d’Europe. «La mise en commun des productions de charbon et d'acier (...) changera le destin de ces régions longtemps vouées à la fabrication des armes de guerre dont elles ont été les plus constantes victimes.» Ainsi toute guerre entre la France et l’Allemagne deviendra «non seulement impensable, mais matériellement impossible».
«Cette production sera offerte à l'ensemble du monde sans distinction ni exclusion, pour contribuer au relèvement du niveau de vie et au développement des œuvres de paix.»
Ainsi va naître la Communauté européenne du charbon et de l'acier (CECA) qui est à l'origine de l'actuelle Union européenne.
La "Déclaration Schuman" du 9 mai 1950 est considérée comme le texte fondateur de la construction européenne. Parce qu’il a posé un acte majeur dans l’ordre de la concorde des nations, parce qu’au lendemain de la guerre il a su convaincre les États européens de la nécessité de s'unir dans la prospérité, la paix et la démocratie, Robert Schuman est devenu, avec Jean Monnet, "père de l’Europe".
Sa vie et son action illustrent bien ce passage de notre Projet de Vie (n°14 p. 41) : « Avec tous les hommes de bonne volonté, ils (les chrétiens) sont appelés à construire un monde plus fraternel et plus évangélique, afin qu’advienne le Règne de Dieu. Conscient que "quiconque suit le Christ, homme parfait, devient lui-même plus homme², ils exerceront avec compétence leurs propres responsabilités dans un esprit chrétien de service. » Vatican II, Constitution sur l’Église 31

                                                                                      Chantal Auvray et Pascale Clamens

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