L'avenir de l'école est en danger, la dictature de l'argent est en train de la brader !
Avec mes collègues, professeurs en collège privé, nous ne pouvions que faire grève pour nous opposer à ce rouleau compresseur qui a décidé de supprimer 16000 postes dans l'éducation nationale (public et privé confondus loi des 80% - 20%). Nous sommes dirigés par des gens qui ont comme maître l'argent, et ont un porte-monnaie à la place du cœur.
Nous ne pouvons accepter les 297 suppressions de postes dans le privé dans le Nord Pas de Calais, ni accepter d'entasser nos enfants pour ne plus pouvoir les suivre convenablement...
Voici une réaction intéressante d'un professeur des écoles.
Bonjour tout le monde,
> Il se passe beaucoup de choses en ce moment dans et pour les écoles primaires de notre pays... Et j'avais vraiment envie d'envoyer un petit mail à tous les parents et grands-parents de mon carnet d'adresse pour les informer de ce qui se trame ! Alors parmi vous, je sais qu'il y a des personnes plutôt "de gauche" et des personnes plutôt "de droite"... et puis il y a des personnes pour qui je ne sais pas trop... peu importe... il me semble que ce qui suit peut et doit être entendu par tout le monde...
> Tout le monde, j'imagine, doit savoir comment se profile l'avenir des écoles et donc de nos enfants et petits enfants... Même si les médias en parlent très peu et très mal... Mais ce qui se décide en ce moment, ce n'est pas exclusivement le problème des enseignants mais de tous ceux qui se sentent concernés de près ou de loin par l'éducation de nos enfants ou petits enfants...
> Voilà donc la situation :
> Afin de supprimer le maximum de postes d'enseignants dans les écoles maternelles et primaires voici ce que met en place depuis 3 ans le gouvernement :
> 1- Suppression des postes d'enseignants spécialisés pour les élèves en difficulté ou handicapés : ils coûtent trop cher selon le ministère, puisque ces enseignants n'ont pas en charge une classe mais interviennent en plus des enseignants des classes ordinaires pour aider les élèves en difficulté ou handicapés. Comme je l'avais senti venir, le poste que j'occupais il y a encore un an et demi n'existera donc plus en septembre prochain. Les enfants autistes, trisomiques, mal voyants ou en fauteuils roulants... leurs parents et leurs enseignants devront se débrouiller seuls ou avec l'aide de structures spécialisées types SESSAD pour lesquelles il y a environ 2 ans et demi d'attente pour une prise en charge !
> 2- Suppression de la scolarisation des enfants de -3 ans (puis des enfants de 3, 4 ans) : On se souvient de la fameuse phrase de Xavier Darcos alors ministre de l'éducation nationale ("On ne va pas payer un enseignant qui a bac plus 5 pour surveiller des siestes et changer des couches !") Les parents d'enfants scolarisés en maternelle sauront rectifier d'eux mêmes : les enseignantes de maternelle ne changent pas les couches et ne surveillent pas les siestes mais font un travail nécessaire et indispensable de socialisation et d'apprentissage. Mais bon... A la rentrée prochaine, donc, les enfants de moins de 3 ans ne seront plus scolarisés (alors que c'est souvent la galère pour trouver des places disponibles en crèches !) De ce fait, de nombreuses écoles dont la mienne passent dans le rouge. Prenons donc un exemple concret : Actuellement, mon école est composée de 5 classes et chacune accueille entre 24 et 32 élèves (ce qui est bien... je ne pense pas que l'on soit en "sous régime")... Et pourtant cette décision de ne plus scolariser les enfants de -3ans nous menace de fermer une classe dès la rentrée 2012 ! Pourquoi ? Parce qu'il y a aussi la mesure suivante :
> 3- Augmentation progressive du nombre d'élèves par classe pour l'attribution des postes : Actuellement, comment fait-on pour estimer le nombre de postes (donc d'enseignants) par école. C'est simple : on prend l'effectif total de l'école, on le divise 25 et on a le nombre de postes (la moyenne d'effectif par classe est donc actuellement de 25). Or, cette moyenne augmente et pas un peu : désormais ce sera 26 pour le primaire et 32 pour la maternelle (oui parce qu'avec de l'entrainement, une instit de maternelle peut changer beaucoup de couches en très peu de temps !!!) Ils prévoient d'augmenter progressivement le nombre d'élèves par classe en primaire. Voilà donc pourquoi mon école (qui se situe dans une ville en pleine augmentation démographique) sera contrainte dans un peu plus d'un an de fermer une classe ! Ma "vieille" directrice, qui est à 5 mois de la retraite et qui, à mon avis, n'a jamais manifesté ou fait grève pour quoique ce soit tout au long de sa carrière en est malade ! Elle fera peut-être grève pour la première fois de sa vie à 5 mois de la retraite !
> 4- Réaménagement du rythme scolaire : Non non, ce n'est pas pour le bien physiologique de nos petits... mais bien pour économiser des postes ! Ainsi, des disciplines enseignées jusqu'alors par les instits comme les arts plastiques, la musique, le sport seront bientôt encadrées par des "animateurs" ou peut-être même des retraités de l'éducation nationale ! Gain de temps pour les enseignants et donc suppression de postes ! Je ne parlerai même pas ici des inégalités qui vont se créer entre les élèves d'écoles ou de municipalités "riches" et les autres d'environnements plus défavorisés, puisque ces disciplines seront gérées par les collectivités locales.
> Alors la question qui une fois de plus revient est : s'il y a des économies à faire, est-ce dans l'éducation qu'il faut les faire ?
> Luc Chatel, ministre actuel de l'éducation nationale a obtenu une maîtrise de sciences de gestion en 1987 puis un DESS de marketing en 1988 (après avoir été scolarisé chez les jésuites, au lycée saint Louis de Gonzague, dans le 16ème arrondissement de Paris). Puis il intègre le groupe international de cosmétiques L'Oréal en 1990 (tiens tiens ?!!!). Il travaille initialement dans le marketing en qualité de chef de produit, puis aux ressources humaines et devient DRH d'une entité du groupe. Drôle de choix que de le nommer ministre de l'éducation nationale, non ? Le dernier prof que Luc Chatel a du voir pour "de vrai" ce doit être son prof de thèse qui a du lui dire : "Pour être un winner, un vrai requin... faut saquer d'in !" Alors Luc Chatel saque d'in !
> Sachez que les recteurs d'académie touchent une prime en fonction du nombre de fermetures de postes dans leur académie (allez voir sur le site du journal le monde : http://www.lemonde.fr/societe/ article/2010/12/20/des-primes- variables-pour-les-recteurs-d- academie_1456066_3224.html )
> Bientôt également la prime pour les proviseurs et principaux.
> Le fonctionnement du monde de l'entreprise peut-il s'appliquer à l'éducation nationale. L'instruction des enfants est-elle un produit ?
> Alors je ne sais pas s'il y aura des manifs... mais moi j'irai... et pas en tant que prof... mais en tant que parent !
> N'hésitez pas à réagir... si vous le voulez... même pour dire que vous n'êtes pas d'accord avec moi ! Merci !
> pierrinetreneul@skynet.be
> A bientôt !
> Pierre
> Il se passe beaucoup de choses en ce moment dans et pour les écoles primaires de notre pays... Et j'avais vraiment envie d'envoyer un petit mail à tous les parents et grands-parents de mon carnet d'adresse pour les informer de ce qui se trame ! Alors parmi vous, je sais qu'il y a des personnes plutôt "de gauche" et des personnes plutôt "de droite"... et puis il y a des personnes pour qui je ne sais pas trop... peu importe... il me semble que ce qui suit peut et doit être entendu par tout le monde...
> Tout le monde, j'imagine, doit savoir comment se profile l'avenir des écoles et donc de nos enfants et petits enfants... Même si les médias en parlent très peu et très mal... Mais ce qui se décide en ce moment, ce n'est pas exclusivement le problème des enseignants mais de tous ceux qui se sentent concernés de près ou de loin par l'éducation de nos enfants ou petits enfants...
> Voilà donc la situation :
> Afin de supprimer le maximum de postes d'enseignants dans les écoles maternelles et primaires voici ce que met en place depuis 3 ans le gouvernement :
> 1- Suppression des postes d'enseignants spécialisés pour les élèves en difficulté ou handicapés : ils coûtent trop cher selon le ministère, puisque ces enseignants n'ont pas en charge une classe mais interviennent en plus des enseignants des classes ordinaires pour aider les élèves en difficulté ou handicapés. Comme je l'avais senti venir, le poste que j'occupais il y a encore un an et demi n'existera donc plus en septembre prochain. Les enfants autistes, trisomiques, mal voyants ou en fauteuils roulants... leurs parents et leurs enseignants devront se débrouiller seuls ou avec l'aide de structures spécialisées types SESSAD pour lesquelles il y a environ 2 ans et demi d'attente pour une prise en charge !
> 2- Suppression de la scolarisation des enfants de -3 ans (puis des enfants de 3, 4 ans) : On se souvient de la fameuse phrase de Xavier Darcos alors ministre de l'éducation nationale ("On ne va pas payer un enseignant qui a bac plus 5 pour surveiller des siestes et changer des couches !") Les parents d'enfants scolarisés en maternelle sauront rectifier d'eux mêmes : les enseignantes de maternelle ne changent pas les couches et ne surveillent pas les siestes mais font un travail nécessaire et indispensable de socialisation et d'apprentissage. Mais bon... A la rentrée prochaine, donc, les enfants de moins de 3 ans ne seront plus scolarisés (alors que c'est souvent la galère pour trouver des places disponibles en crèches !) De ce fait, de nombreuses écoles dont la mienne passent dans le rouge. Prenons donc un exemple concret : Actuellement, mon école est composée de 5 classes et chacune accueille entre 24 et 32 élèves (ce qui est bien... je ne pense pas que l'on soit en "sous régime")... Et pourtant cette décision de ne plus scolariser les enfants de -3ans nous menace de fermer une classe dès la rentrée 2012 ! Pourquoi ? Parce qu'il y a aussi la mesure suivante :
> 3- Augmentation progressive du nombre d'élèves par classe pour l'attribution des postes : Actuellement, comment fait-on pour estimer le nombre de postes (donc d'enseignants) par école. C'est simple : on prend l'effectif total de l'école, on le divise 25 et on a le nombre de postes (la moyenne d'effectif par classe est donc actuellement de 25). Or, cette moyenne augmente et pas un peu : désormais ce sera 26 pour le primaire et 32 pour la maternelle (oui parce qu'avec de l'entrainement, une instit de maternelle peut changer beaucoup de couches en très peu de temps !!!) Ils prévoient d'augmenter progressivement le nombre d'élèves par classe en primaire. Voilà donc pourquoi mon école (qui se situe dans une ville en pleine augmentation démographique) sera contrainte dans un peu plus d'un an de fermer une classe ! Ma "vieille" directrice, qui est à 5 mois de la retraite et qui, à mon avis, n'a jamais manifesté ou fait grève pour quoique ce soit tout au long de sa carrière en est malade ! Elle fera peut-être grève pour la première fois de sa vie à 5 mois de la retraite !
> 4- Réaménagement du rythme scolaire : Non non, ce n'est pas pour le bien physiologique de nos petits... mais bien pour économiser des postes ! Ainsi, des disciplines enseignées jusqu'alors par les instits comme les arts plastiques, la musique, le sport seront bientôt encadrées par des "animateurs" ou peut-être même des retraités de l'éducation nationale ! Gain de temps pour les enseignants et donc suppression de postes ! Je ne parlerai même pas ici des inégalités qui vont se créer entre les élèves d'écoles ou de municipalités "riches" et les autres d'environnements plus défavorisés, puisque ces disciplines seront gérées par les collectivités locales.
> Alors la question qui une fois de plus revient est : s'il y a des économies à faire, est-ce dans l'éducation qu'il faut les faire ?
> Luc Chatel, ministre actuel de l'éducation nationale a obtenu une maîtrise de sciences de gestion en 1987 puis un DESS de marketing en 1988 (après avoir été scolarisé chez les jésuites, au lycée saint Louis de Gonzague, dans le 16ème arrondissement de Paris). Puis il intègre le groupe international de cosmétiques L'Oréal en 1990 (tiens tiens ?!!!). Il travaille initialement dans le marketing en qualité de chef de produit, puis aux ressources humaines et devient DRH d'une entité du groupe. Drôle de choix que de le nommer ministre de l'éducation nationale, non ? Le dernier prof que Luc Chatel a du voir pour "de vrai" ce doit être son prof de thèse qui a du lui dire : "Pour être un winner, un vrai requin... faut saquer d'in !" Alors Luc Chatel saque d'in !
> Sachez que les recteurs d'académie touchent une prime en fonction du nombre de fermetures de postes dans leur académie (allez voir sur le site du journal le monde : http://www.lemonde.fr/societe/
> Bientôt également la prime pour les proviseurs et principaux.
> Le fonctionnement du monde de l'entreprise peut-il s'appliquer à l'éducation nationale. L'instruction des enfants est-elle un produit ?
> Alors je ne sais pas s'il y aura des manifs... mais moi j'irai... et pas en tant que prof... mais en tant que parent !
> N'hésitez pas à réagir... si vous le voulez... même pour dire que vous n'êtes pas d'accord avec moi ! Merci !
> pierrinetreneul@skynet.be
> A bientôt !
> Pierre
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