Il n’y avait pas de place pour eux à l’hôtellerie.
Bethléem, tapisserie de l’hôtellerie du patriarcat syrien d’Antioche
(Maison saint Joseph, foyer des pèlerins)
Ils sont partis sur la route de Bethléem,
Marie et Joseph, avec leur bourricot.
Le prince avait décidé de compter ses sujets.
Et toi, le prince de la vie, tu commençais alors
Ton itinérance à travers le pays de Galilée et de Judée.
Personne ne dit s’ils furent bien accueillis,
Chez les samaritains qu’on ne fréquentait pas.
A l’auberge où Joseph s’enquérait d’un espace,
A Bethléem, on dit qu’il n’y avait pas de place
Il n’y a pas de place non plus pour toi,
L’émigré Afghan. Le prince en a décidé ainsi.
Le soir tu es à Calais, le lendemain à Kaboul.
Il n’y avait pas de place pour toi,
Parce que tu n’as pas aidé ses soldats
A faire la guerre contre tes frères.
Alors il t’a rejeté vers ton pays en guerre.
Il n’y avait pas de place pour eux,
Il n’y avait pas de place pour toi :
C’est toujours la même histoire.
Pourtant, cette nuit-là, les anges
Avaient chanté : “Gloire à Dieu au Ciel
Et sur la terre, paix aux hommes, ses amis”.
Seules de petites gens, des bergers
Ont entendu cette parole de fête.
Et dans les chaumières on écrit encore
Au dessus d’une crèche de paille et de papier
Ces quelques mots d’attente et d’espoir.
Reviens, Jésus, reviens vite chez nous.
“La fille ainée de ton Eglise” est devenue folle
Et, avec elle les nations, réunies à Copenhague :
Ils ne connaissent pas les mots paix, joie, fraternité
Ils ne savent pas s’accorder entre eux.
L’avenir de la terre, ils en parlent et discutent.
L’avenir de la terre ne les intéresse pas vraiment
On fera beau réveillon sous les lampions
Après avoir supprimé quelques ampoules
Pour être écologiquement corrects.
Qu’importe, puisqu’après demain ils ne seront plus.
Et tant pis si, après eux, c’est le désert !
Ils auront bien vécu et nous aussi !
Alors à quoi cela sert-il que tu sois venu
Un jour de l’histoire et du temps ?
Ils ne t’auront pas écouté ! Mais les petites gens savent
ce qu’aimer et pardonner veut dire, ils savent
où est la lumière qui les guide au milieu de la nuit
Tu ne prendras pas notre place, mais tu veux bien,
Au milieu de nous, être le Chemin.
Abbé Emile Hennart
Arras, 17 décembre 2009
http://arras.catholique.fr
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