28 août 2006

Epître dite de Barnabé (130 ap.J.C.)

Epître dite de Barnabé

Le Christ nous appelle à choisir la voie qui conduit à son Royaume (Mt 7,13)



      Il existe deux voies d'enseignement et d'action : celle de la lumière et celle des ténèbres. L'écart est grand entre ces deux voies. Sur l'une sont postés les anges de Dieu, porteurs de lumière, sur l'autre, les anges de Satan...

      Voici la voie de la lumière. Que celui qui veut y cheminer jusqu'au but assigné s'applique à sa tâche. Voici la connaissance qui nous a été donnée pour nous diriger dans cette voie : tu aimeras celui qui t'a créé, tu craindras celui qui t'a façonné, tu glorifieras celui qui t'a racheté de la mort, tu seras simple de coeur et riche d'esprit. Tu ne t'attacheras pas à ceux qui foulent le chemin de la mort... Tu ne t'élèveras pas, mais tu seras humble toujours. Tu ne tireras gloire de rien, tu ne trameras pas de mauvais desseins contre ton prochain... Tu ne feras pas acception des personnes en reprenant leurs fautes. Tu resteras doux et paisible, et tu seras dans la crainte devant les paroles que tu as entendues. Tu ne garderas pas rancune à ton frère.

      Tu ne t'interrogeras pas sur ce que demain réserve. Tu n'invoqueras pas en vain le nom du Seigneur ; tu aimeras ton prochain plus que ta vie. Tu ne pratiqueras pas l'avortement, et tu ne feras pas mourir le nouveau-né... Tu accueilleras les événements de ta vie comme des bienfaits, en sachant que rien n'arrive en dehors de Dieu...

      Tu partageras tout avec ton prochain, sans rien appeler ton bien propre (Ac 4,32). Car si vous mettez en commun les biens incorruptibles, combien plus les biens périssables... Jusqu'à la fin, tu haïras le mal... Tu jugeras avec équité. Tu ne créeras pas la division, mais tu rétabliras la paix en réconciliant les adversaires. Tu confesseras tes péchés. Tu ne viendras pas à la prière avec une conscience mauvaise.

27 août 2006

Le mystère de l'Eucharistie

Pape Benoît XVI
Homélie, Célébration eucharistique, 20ème Journée Mondiale de la Jeunesse, 21/08/05 (trad. DC 2343, p. 907)

« Tu as les paroles de la vie éternelle »


      A la dernière Cène, la nouveauté qui s'est produite résidait dans la nouvelle profondeur que prenait l'ancienne prière de bénédiction d'Israël, qui devient alors la parole de la transformation et nous donne à nous de participer à l'heure du Christ (Jn 13,1). Jésus ne nous a pas donné la mission de répéter la Cène pascale, qui, du reste, en tant qu'anniversaire, ne peut pas se répéter à volonté. Il nous a donné la mission d'entrer dans son « heure ».

      Nous y entrons grâce à la parole qui vient du pouvoir sacré de la consécration : une transformation qui se réalise par la prière de louange, qui nous met en continuité avec Israël et avec toute l'histoire du salut, et qui, en même temps, nous donne la nouveauté vers laquelle cette prière tendait par sa nature la plus profonde. Cette prière, appelée par l'Église « prière eucharistique », constitue l'Eucharistie. Elle est parole de pouvoir, qui transforme les dons de la terre de façon tout à fait nouvelle en don de soi de Dieu et qui nous engage dans ce processus de transformation. C'est pourquoi nous appelons cet événement Eucharistie, traduction du mot hébraïque « beracha » : remerciement, louange, bénédiction, et ainsi transformation à partir du Seigneur, présence de son « heure ».

      L'heure de Jésus est l'heure où l'amour est vainqueur. En d'autres termes c'est Dieu qui a vaincu, parce qu'il est l'Amour. L'heure de Jésus veut devenir notre heure et elle le deviendra si nous-mêmes, par la célébration de l'Eucharistie, nous nous laissons entraîner dans ce processus de transformations que le Seigneur a en vue. L'Eucharistie doit devenir le centre de notre vie.

20 août 2006

Entretien avec frère Alois, à un an de la mort de frère Roger de Taizé

Entretien avec frère Alois, à un an de la mort de frère Roger de Taizé
L'héritage du fondateur est encore vivant

ROME, Mercredi 16 août 2006 (ZENIT.org) – Le fondateur de la Communauté de Taizé a laissé « un héritage immense… Tout d'abord peut-être, l'importance de se convertir jour après jour à la confiance en Dieu ». A l'occasion du premier anniversaire de la mort de frère Roger de Taizé, nous reprenons ci-dessous un entretien accordé par le frère Alois, nouveau prieur de la communauté, à Daniele Zappalà, pour le quotidien italien www.avvenire.it (cf. Dimanche 13 août).

Frère Alois Löser, catholique, est devenu le prieur de la communauté œcuménique de Taizé après l'assassinat du fondateur, frère Roger Schutz, le 16 août 2005, par une personne souffrant d'un déséquilibre psychique, au cours de la prière du soir. Il est né en Allemagne en 1954.

« Après la mort de frère Roger, raconte frère Alois, nous avons vraiment vécu une unité profonde entre nous et nous avons été surpris de retrouver ce quelque chose si bien décrit dans les Actes des Apôtres, où l'on parle des premiers chrétiens comme d'un seul cœur et d'une seule âme ».

Q : Peut-on parler du début d'une nouvelle saison pour Taizé ?

Fr. Alois : Absolument, car avec la disparition si tragique de frère Roger, tout a changé pour nous. Il n'est plus là et un an après nous sentons encore le vide. Mais dans le même temps, nous devons reconnaître que rien n'a changé car nous avons le sentiment de continuer à avancer sur le chemin évangélique qu'il nous a indiqué. Les jeunes continuent par ailleurs à vivre avec nous ce pèlerinage de confiance. Ceci indique clairement que frère Roger n'a pas attiré l'attention sur lui-même mais sur la présence du Christ, comme Jean-Baptiste. Nous sentons cette présence du Christ, et celle-ci nous permet d'aller de l'avant.

Q : Quels ont été les moments les plus intenses vécus ces derniers mois par la communauté ?

Fr. Alois : Tout d'abord la rencontre européenne à Milan. C'était la première rencontre sans frère Roger et l'accueil a été vraiment formidable. Dans les paroisses, dans les églises et dans le silence des temps de prière. Je me souviendrai en particulier de la bonté et du visage de Mgr Mario Spezzibottiani, qui est décédé depuis. Les personnes participaient avec une intensité plus grande que jamais et nous avons senti qu'elles voulaient poursuivre ce pèlerinage de confiance. Après la rencontre, j'ai pu avoir une audience privée avec le pape Benoît XVI. Le fait qu'il nous encourage à continuer à vivre avec l'héritage de frère Roger est merveilleux. Nous recevons depuis, encore plus de visites.

Q : Vous avez parlé d'un changement. Pouvez-vous nous expliquer dans quel sens ?

Fr. Alois : Nous le verrons à long terme. Pour le moment il y a encore énormément à faire pour continuer à explorer le chemin ouvert par frère Roger. Un exemple. Avant la Pentecôte je me trouvais avec deux frères à Moscou où nous avons été accueillis très chaleureusement par le patriarche Alexis II. Il nous a dit que nous devrions approfondir notre collaboration car de nombreux jeunes orthodoxes viennent à Taizé. J'ai pu constaté la confiance, exceptionnelle, que frère Roger a réussi à créer à travers plusieurs décennies de contacts. Ce n'est qu'un exemple. Il en est de même avec les rencontres de jeunes sur d'autres continents. En octobre, nous aurons une rencontre à Calcutta. Il y a un nombre assez important de jeunes indiens qui viennent ici et nous nous demandons comment créer une écoute entre les continents. La mondialisation existe mais de nouveaux murs se créent également entre les continents.

Q : L'œcuménisme – le chemin des chrétiens vers l'unité – apparaît comme une vaste frontière. Qu'en pensez-vous ?

Fr. Alois : Pour nous, la recherche de l'unité des chrétiens reste une passion. Nous nous demandons comment il est possible de parler d'un Dieu d'amour et de justifier en même temps nos séparations avec une telle énergie. Je crois que de nombreuses personnes éloignées de l'Eglise ne comprennent pas cela et nous devons tout faire pour rechercher cette unité. Il y a de nombreuses choses que nous pouvons faire mais nous que nous ne faisons pas suffisamment. Ici à Taizé nous nous réunissons trois fois par jour entre confessions différentes dans une prière commune autour de la parole de Dieu. Avec le chant des psaumes, le silence… Il s'agit d'une humble contribution mais je crois, d'une contribution concrète, pour avancer sur un chemin qui se révèle encore ardu aujourd'hui.

Q : Que cherchent les milliers de jeunes qui viennent chaque année à Taizé ?

Fr. Alois : Nous ne le savons pas et nous continuons nous aussi à nous le demander. Il y a certes la soif d'une vie spirituelle et nous voulons que les jeunes trouvent dans l'Eglise cette source de la présence de Dieu. Les rencontres internationales permettent une expérience d'Eglise qui encourage ensuite à retourner dans les paroisses, dans son propre environnement local. Nous disons à tous les jeunes que nous ne voulons pas créer un mouvement de Taizé. Une personne qui vient d'Italie ne peut pas avoir sa communauté stable à Taizé. Il est nécessaire d'avoir des communautés locales et des paroisses. La paroisse restera importante car toutes les générations s'y retrouvent et l'on ne se choisit pas. Nous sommes ensemble dans l'Eglise parce que le Christ nous réunit et non parce que nous nous sommes choisis les uns les autres.

Q : Que restera-t-il du message et du charisme de frère Roger ?

Fr. Alois : Un héritage immense et encore vivant. Tout d'abord peut-être, l'importance de se convertir jour après jour à la confiance en Dieu. A partir de là de nombreuses choses deviennent possibles et Dieu nous montrera le chemin.

09 août 2006

"Il n'existe qu'une seule famille humaine !" Jean-Paul II

Jean-Paul II
Homélie pour la canonisation de Ste Thérèse-Bénédicte de la Croix (Edith Stein), 11/10/98 (trad. DC 2192, p.954)

« Voici l'époux ! Sortez à sa rencontre »


      Chers frères et soeurs, parce qu'elle était juive, Edith Stein fut déportée avec sa soeur Rosa et de nombreux autres juifs des Pays-Bas dans le camp de concentration d'Auschwitz, où elle trouva la mort avec eux dans les chambres à gaz. Nous évoquons aujourd'hui la mémoire de chacun d'eux, avec un profond respect. Quelques jours avant sa déportation, à la possibilité qui lui était offerte de sauver sa vie, elle avait répondu : « Ne le faites pas ! Pourquoi devrait-on faire pour moi une exception ? Il est tout à fait juste de ne pas tirer avantage de mon baptême. Si je ne peux pas partager le sort de mes frères et soeurs, dans un certain sens ma vie est détruite ».

      Quand nous célébrerons désormais chaque année la mémoire de la nouvelle sainte, nous devrons nous souvenir de la Shoah, ce programme barbare d'anéantissement d'un peuple qui coûta la vie à des millions de frères et de soeurs juifs. « Que le Seigneur fasse pour eux rayonner son visage et leur apporte la paix » (Nb 6,25-26). Pour l'amour de Dieu et des hommes, j'élève une fois encore une imploration chargée d'inquiétude : que jamais plus ne se répète une telle action criminelle contre aucun groupe ethnique, aucun peuple, aucune race, en aucun lieu de la terre ! C'est un cri que j'adresse à tous les hommes et femmes de bonne volonté ; à tous ceux qui croient en un Dieu éternel et juste ; à tous ceux qui se sentent unis au Christ, Verbe de Dieu incarné. Nous devons tous être solidaires : c'est la dignité humaine qui est en jeu. Il n'existe qu'une seule famille humaine.


07 août 2006

La vocation selon Mère Thérésa

« Il rompit les pains, il les donna aux disciples, et les disciples les donnèrent à la foule »


      Simplicité de notre vie contemplative : elle nous fait voir le visage de Dieu en chaque chose, en chaque être, partout et toujours ! Et sa main, présente en chaque événement nous fait tout accomplir -- la méditation et l'étude, le travail et l'échange, manger et dormir -- en Jésus, avec Jésus, pour Jésus et à l'égard de Jésus sous le regard aimant du Père, alors que nous restons toujours disposés à le recevoir sous quelque forme qu'il revête.

      Je suis subjuguée par le fait que, avant de commenter la Parole de Dieu, avant d'annoncer aux foules les Béatitudes, Jésus, prenant celles-ci en compassion, les a guéries et nourries. Et après seulement, il a commencé à leur livrer son enseignement.

      Aime Jésus généreusement, aime-le avec confiance, sans regarder derrière toi, et sans appréhension. Donne-toi entièrement à Jésus. Il te prendra comme instrument pour accomplir des merveilles à la condition que tu sois infiniment plus conscient de son amour que de ta faiblesse. Crois en lui, remets-toi entre ses mains dans un élan de confiance aveugle et absolue, car il est Jésus. Crois que Jésus, et Jésus seul, est la vie ; sache que la sainteté n'est rien d'autre que ce même Jésus vivant intimement en toi ; alors il sera libre du geste de sa main sur toi.


Mère Thérésa.

05 août 2006

Un éclairage sur le conflit au Liban par la directrice de la radio chrétienne MBS (bombardée) à lire

Beyrouth, le 21 Juillet 2006 Bonjour du Liban ! 
 
La guerre nous est tombée dessus, sans s'annoncer, mercredi 13 juillet a 6 heures du matin.  Mardi soir, je participais a une ravissante soirée au bord de la mer autour d'un barbecue de poisons avec d'excellents amis, dans une ambiance de joie et de détente.  Soudain, l'enfer est tombé du ciel.  Les 2 premiers jours, j'ai été complètement "sonnée', effarée en réalisant ce qui se passait.  et puis maintenant on n'a pas le temps de penser car la misère ambiante est immense...  On cherche à comprendre...  D'un côté le Hezbollah, milice chiite année et dogmatique, richissime (financée par l'Iran, 4eme producteur de pétrole du monde).  + riche, + puissante que l'Etat libanais.  Ce parti a toujours affirmé ;  -"La résistance que nous représentons ne veut pas de démocratie, ni ne reconnait les lois de l'Etat Les révolutions ne sont jamais faites à la majorité des voix- Nous imposerons une république islamique" (par la terreur). 
+ le Liban sera détruit, + il lui sera facile d'en récupérer les miettes et instaurer un régime islamique "dur" a l'iranienne.  Leur jusqu'auboutisme ne tient en rien compte de la valeur de la vie humaine.  Comme tous les régimes totalitaires, il suffit à des groupuscules déterminés, armés d'imposer leur ordre fasciste en tuant tout ce qui représente la pensée, la culture, l'ordre établi, etc...  C'est Hitler au coeur du Liban.  Le hezb compte environ 700.000 sympathisants chiites, sur les 4 millions d'habitants que compte le Liban.  Tous sont animés d'un romantisme révolutionnaire, puisant dans les frustrations profondes des "déshérités" :  leurs malheurs, leur pauvreté, leur fierté (exacerbée) bafouée viendraient de l'exploiteur occidental et israélien, son enfant.  Un enfant réfugié chez moi, reflétant bien les illusions de sa communauté chiite, me disait hier soir :  "Nous sommes beaucoup plus forts qu'Israël.  On va l'écraser comme une mouche".  En attendant, des quartiers entiers de Beyrouth sont détruits, + de 500 morts en une semaine, 600.000 réfugies, l'économie ruinée et les villages du sud rasés, tandis qu'en face en Israël, 24 morts et quelques maisons écornées par des bombinettes.  Tsahal, surarmée et puissante, N'A PAS VRAIMENT COMMENCE à réagir.3 a 4000 blindés massés à la frontière appuyés par des centaines d'avions de chasse bombardiers sont prêts a envahir le Liban et la...  on pensera que l'enfer est un paradis à côté de ce que le Liban va subir (ce week-end ?  ).  I !  ne restera pas un brin d'herbe de couleur verte dans les régions à majorité chiites mais où vivent de nombreux chrétiens.  Ceux ci sont encore coincés car toutes les routes sont coupées.  Quant a la "Communauté Internationale", nous n'avons aucune confiance en elle (cf son rôle au Rwanda, en ex Yougoslavie, en Afganistan, etc... ) quant au fond.  Mais quelques services humanitaires par l'envoi de cercueils ( !  ) et de pansements ne se refusent pas...  mais bof...  Le Liban était de toute façon sur un volcan et joue son avenir.  Si le Hezb n'est pas désarmé par la force- et seul Tsahal et les USA sont capables de le faire, de toute façon le Liban est définitivement perdu.  Ce combat est le dernier pour la vie ou pour la mort du pays.  Depuis un an, aucune solution politique de "dialogue" n'a pu aboutir entre l'immense majorité du pays qui aspire a un changement et le régime mis en place par Damas qui "scotché a son fauteuil" tient tout l'appareil d'Etat, permet le convoyage par les frontières syriennes au Liban des armes vers les bases Hezbollah et palestiniennes "au nom de la résistance" et bloque toute évolution politique.  Mais tant de fois l'Amérique gâche tout, ne va pas jusqu'au bout des apocalypses qu'elle déclenche, a des plans machiavéliques. .  qu'il y a de quoi être inquiets...  Le Liban par exemple pourrait-il servir de monnaie d'échange a l'Iran, en devenant une république islamique contre l'abandon de son programme nucléaire ?  A quoi servirait un cessez le feu en l'état de destruction du Liban actuel si aucun changement politique n'a lieu ?  Ce serait une totale absurdité...  Le message d'Israël au monde arabe est clair :  "Celui qui touche a Israël sera réduit en poudre !  " (cf Gaza et le Liban... ) Nouvelles personnelles La chasse israélienne fait trembler mes vitres.  Les impacts des énormes bombes larguées sur Beyrouth s'entendent à 10 km a la ronde, la région où j'habite n'est pas touchée directement par la guerre.  Nous sommes en sécurité.  Nous avons accueilli plein de réfugiés aux "Jardins du Liban".  Ils vont mal.  Insomnie totale- enfants terrorisés soit prostrés, soit extrêmement nerveux et criant tout le temps.  Les visages sont ravagés par la fatigue, le désarroi, la misère.  L'Association dont je m'occuppe, l'AFSI, prépare des repas :  riz et thon en boite dont on a acheté près de 500 kg.  Mais le gaz va bientôt manquer et on ne pourra plus cuisiner.  Heureusement il y a plein de fruits :  figues, raisons, poires...  Hier on nous a volé tout notre raisin dans notre vigne...  manger des pommes de terre crues n'a sans doute jamais tué personne...  Les réfugiés que nous accueillons ont fui leurs maisons sous les bombes.  Les enfants ont vu des proches mourir sous leurs yeux.  Ils n'ont que leurs habits sur leur dos a se mettre.  Les machines à laver tournent dès que l'électricité revient (3 a 4 heures par jour).  Notre radio.  Radio MBS, assure de magnifiques programmes dans des conditions difficiles.  Il s'agit avec délicatesse de soutenir le moral et la foi des gens et de les aider à se tourner vers le Seigneur et à prier.  Nous animons de grands moments de prière.  Les gens peuvent nous téléphoner a l'antenne :  de nombreux appels au secours de recherche de personnes disparues occupent également l'antenne.  Il n'est pas question que je quitte le Liban actuellement :  ma présence, même a l'efficacité limitée, encourage nos équipes au Liban :  insomnie, dépression, extrême nervosité...  tout le monde va mal.  Il faut donner du temps a chacun, écouter, apaiser, prier...  Les parents de deux employés de la radio sont coincés a Sidon dans un danger extrême.  Nous essayons de les évacuer avec leurs enfants (en tout 22 personnes)et d'organiser un convoi pour les sortir mais toutes les routes sont coupées, les ponts détruits, les routes éventrées-impossible jusqu'à aujourd'hui.  Le frère de Georges, un employé de l'hôtel, soldat, était en poste sur un bateau de la marine libanaise quand un hélicoptère de combat israélien a fonce sur son bâtiment.  Il a juste eu le temps de se jeter a l'eau.  Dans sa chute il s'est blessé mais il est vivant, tandis que son bâtiment était touché par les tirs.  Hier grosse explosion a Andakat, le village de Roger Daher, directeur de Radio MBS.  Le village fêtait le saint Elie, ce 20 juillet, patron de la paroisse et du village :  chanteurs, danses folkloriques, dabke...1500 jeunes, peu gâtés car pauvres et sans distraction étaient heureux de se rassembler dans la joie.  A 300 mètres du rassemblement, une bombe de 250 kg, larguée par un avion a explosé à 22 heures, au milieu de la fête.  -Aucune victime mais on a échappé à un terrible massacre.  La panique qui a suivi est indescriptible.  En fait le Hezb avait prévu de faire transiter par ce village frontalier avec la Syrie un convoi de 120 camions à ce moment là.  Israël a coupé la route.  Simeon, 3eme enfant de Roger, 20 mois, qui dormait dans la maison familiale située a 2km de l'impact, a été terrorisé.  Il a pleuré et vomi toute la nuit.  Ses soeurs, Jeanne, 4 ans et Christel !  e, 3 ans ont ouvert un oeil, se sont mis dans le lit de leur mère et se sont rendormies sans rien réaliser-heureusement.  Roger montre beaucoup de courage malgré son désespoir de voir une fois de plus son pays détruit. .  - et soutient avec force ses équipes.  "On reconstruira le pays plus beau qu'avant'dit il.  Ça fait 14 siècles que les maronites le disent...  Le pape fait prier toute l'Eglise dimanche pour le Proche Orient.  Quel réconfort !  Car contre toute espérance, nous croyons en l'efficacité mystérieuse de la prière... 
Marie Sylvie Buisson
 
Beyrouth, le 28 Juillet 2006 17ème jour de guerre
Vers un 2ème Irak ? 
Le Liban meurt de payer à la place de tout le monde la non résolution du conflit israélo-palestinien qui focalise le "choc des civilisations" occidentales (figuré par l'Amérique/Israël, l'Europe étant considérée comme un allié mou de l'Amérique) contre la civilisation musulmane/tiers mondiste.  Avant hier, 25.000 chrétiens regroupés dans le village de Rmeche au sud Liban ont été avertis par Israël que le village allait être rasé par des bombardements aériens.  Pris dans la nasse, il leur est impossible d'évacuer le village, Israël tirant sur tous les véhicules civils qui tentent de sortir par les routes, même drapés de draps blancs en signe de neutralité.  Une voiture a été poursuivie hier par les tirs d'un hélicoptère de combat israélien jusqu'à ce qu'elle soit calcinée et la famille chrétienne et ses enfants qui étaient dedans sont morts brûlés vifs.  Désespérés, les gens ont appelé au secours le Vatican, l'Ambassade américaine etc...  pour essayer de pouvoir être évacués.  Cette nuit l'ONU a obtenu à 2 heures du matin un cessez le feu de 72 heures pour permettre l'évacuation de ces gens.  Le Hezbollah en a profité pour rompre la trêve et reprendre ses tirs sur Haïfa.  Suffisant pour que le pilonnage israélien reprenne, empêchant toute évacuation.  Un 1er convoi mené par la courageuse Croix Rouge s'est aventuré avec 600 personnes chrétiennes du Sud.  Elles sont arrivées après 14 heures d'un terrible voyage et le contournement à pied d'une trentaine de ponts cassés pour 100 kms, totalement épuisées à Beyrouth hier soir.  Nous en attendons autant ce soir et les milliers d'autres dans les heures a venir, du moins nous l'espérons.  Cela voudra dire qu'elles sont vivantes.  Je me suis jointe aux équipes d'accueil, avec tout le personnel de Radio MBS pour nous occuper des arrivants au fur et à mesure.  Une jeune femme a accouché hier soir de sa petite fille à l'arrivée dans un coin de la salle paroissiale.  (après ses 14 heures de cohue en convoi).  Nous lui avons fourni des chiffons, de l'eau et des vêtements d'enfants (merci a la maman de Franck d'avoir tant tricoté pour les bébés libanais... ).  Bienvenue- chère petite fille dans ce monde marqué par la plus extrême cruauté !...  Les gens n'ont rien, sont quasiment pieds nus...  L'extrême urgence :  acheter de quoi manger, des produits d'hygiène de base, des couches et du lait pour les bébés.  Il y a plusieurs blessés par les éclats des tirs qui ont jalonné cette terrible route.  Des conversations avec des réfugiés chiites ces derniers jours m'ont appris ceci :  Chaque femme touche par mois de la part de l'Iran via le Hezbollah- 250$ pour porter le voile, même les petites filles, 500 $ pour l'habaya toute noire qui la couvre entièrement et chaque homme 500 $ pour porter la barbe islamique !  Un homme barbu qui a 4 femmes et 8 filles touche donc 3500 $ par mois pour se déguiser en iranien.  Ce n'est en rien l'habitude des chiites libanais.  Et je ne compte pas la barbe des fils, une fois celle ci poussée !  !  Stratégie pour "iraniser" le paysage et habituer les gens à s'habiller à la mode islamiste.  Et puis regarder pousser sa barbe est moins fatiguant que d'aller travailler.  Les militants du Hezbollah touche 4000$ par mois de salaire...  dans un pays ou le smic est d'environ 300$ par mois.  Le recrutement et l'endoctrinement en sont bien facilités !  Les candidats ne manquent pas !  La fortune colossale de l'Iran-4eme producteur mondial de pétrole- sert a financer une politique dogmatique, dure et révolutionnaire.  L'armement du Hezbollah s'accumulait depuis des années.  Tsahal découvre bunkers et souterrains du Hezbollah (creusés et construits par du matériel nord coréen et financés par l'Iran) qui expliquent ses derniers revers.  Ses avancées ayant été prises à revers par des combattants du Hezbollah sortant de souterrains par l'arrière.  Arrivée de combattants "djihadistes" de tout poils- afghans, palestiniens, syriens, irakiens, très aguerris au Liban et les gamins arabes des banlieues françaises enchantés d'un peu d'action et de l'occasion de "casser de l'israélien" en vrai !  Ils vont évidemment tous se faire tuer, convaincus d'aller tout droit au paradis.  Cette culture de mort est diffuse par des responsables qui jouent dans le sens littéral du terme avec la vie de leurs gens.  Dans les quartiers chrétiens, on commence a sortir les armes et à organiser des tours de gardes dans les quartiers pour sauver Ses vies et les biens.  On retrouve de nombreuses croix cassées sur les bords des routes dans les régions chrétiennes.  C'est un acte hostile bien connu des communautés chrétiennes d'Orient de très mauvaise augure.  On n'a jamais autant parlé de refaire des milices chrétiennes d'autodéfense, en l'absence de la moindre protection de l'Etat.  Nous ne croyons pas du tout que le Hezbollah sera désarmé par la force.  Si c'est le cas, nous aurons une situation a l'irakienne ;  des bombes partout et à n'importe quel moment.  Cette milice a pu s'équiper grâce a l'Iran et la complicité de la Syrie qui contrôle tout au Liban depuis 30 ans- en dehors de toute légalité.  C'est un Etat puissant, non démocratique, ne reconnaissant aucune loi votée par le Parlement, à l'intérieur de l'Etat.  Il faut une solution politique globale qui passe par le règlement de la question israélo-palestinienne.  Mais depuis l'échec des accords d'Oslo qui représentait le maximum des concessions que pouvait accepter le monde arabe, échec du fait du refus israélien - Israël exigeant toujours plus- la spirale de violence et de haine mutuelles ne cesse de monter.  Les palestiniens complètement désespérés et n'ayant absolument plus rien a perdre que leur vie la sacrifieront allègrement pour servir ce qu'ils croient être leur cause.  Je ne donne pas cher de la vie des juifs partout dans le monde dans les années qui viennent car, jamais depuis 20 ans que je suis au Moyen Orient je n'ai senti une telle haine et un tel jusqu'auboutisme de la part du monde musulman a l'encontre d'Israël.  Israël est en train de se mettre vraiment en danger et sa supériorité militaire n'y changera rien.  Quel aveuglement !  Si les agressions qu'il subit actuellement sur son territoire sont inadmissibles, la disproportion des ripostes montre qu'il ne sait couvrir les injustices de fond dont il est le premier responsable que par toujours plus de violence et de morts.  Le choc de deux religions, islam et judaïsme, dont la seule philosophie est :  "Je te domine pour que tu ne me domines pas" ne peut jamais aboutir a la paix.  La paix pour les chrétiens est le fruit de la justice et de de l'amour.  Il suppose foi et confiance...  dont on est très, très loin.  "L'arme qui désarme est l'amour" disait Jean Paul II.  Les milliers de chrétiens qui risquent d'être massacrés dans les prochaines heures au sud du Liban est pour nous une perspective d'un malheur insupportable.  Nous sommes très, très mal !  Aidez nous !  (prière et dons !  )
Marie Sylvie Buisson Liban : 
 
ROME, Jeudi 27 juillet 2006 (ZENIT.  org) – Radio MBS, qui assurait la diffusion quotidienne de 14 heures de prières liturgiques ainsi que l'Eucharistie en langue arabe, a été en partie détruite par les bombardements israéliens dimanche soir, en même temps que de nombreux autres medias libanais.  Dans un message envoyé à Zenit, la fondatrice de la Radio, Marie-Sylvie Buisson, membre de la Communauté de l'Emmanuel, précise que Radio MBS, qui est « présidée par l'archevêque grec catholique de Beyrouth, Mgr Kallas, et approuvée par l'Assemblée des Patriarches et Evêques catholiques du Liban », « couvrait le Liban, la Syrie, le sud de la Turquie, l'Est de l'Irak, le nord de la Palestine et de la Jordanie ».  « Fonctionnant sans interruption depuis sa création il y a 12 ans, elle s'est tue », écrit-elle.  « La radio espère retrouver des budgets, après le règlement de la crise qui sévit au Liban, pour recommencer son apostolat qui rend présente la Parole du Christ dans cette délicate région du monde », conclut-elle.  ZF06072807 >

Des réfugiés à Calais qui vivent dans de terribles conditions ...

Le photographe Jean-Michel Clajot nous permet de comprendre les conditions dans lesquelles vivent ces personnes. Merci à tous ceux qui leur viennent en aide d'une façon ou d'une autre et qui leur redonne un peu de dignité et de chaleur humaine.
Consulter ses photos sur son site :
http://www.jmclajot.net/CALAIS%20WEB2/index.html